![]()
Pétrichor
Cyril Duret
du 7 novembre 2025 au 11 janvier 2026
Vernissage le 7 novembre à partir de 18h
L’exposition Pétrichor réunit un ensemble récent de dessins à la sanguine dans lesquels Cyril Duret propose une exploration des liens entre architecture et paysage.
Le terme pétrichor provient du grec ancien petra (la pierre) et ichor (le fluide divin des dieux).
Ce mot rare, désigne cette odeur si particulière que dégage la terre lorsqu’elle est touchée par la pluie. C’est le parfum du monde après la sécheresse, celui d’un contact retrouvé entre les éléments. À travers cette évocation, l’artiste convoque une expérience sensorielle universelle — ce moment où la matière minérale, vivifiée par l’eau, réveille en chacun une mémoire archaïque, intime, de la nature.
En choisissant la sanguine, Cyril Duret travaille littéralement avec la pierre. Cette pierre naturelle rouge, utilisée dès la préhistoire pour le dessin pariétal et qui connaît un essor au XVIIIᵉ siècle, porte en elle une temporalité longue, presque géologique. Par sa texture et sa couleur, elle incarne une chaleur organique. Cyril Duret s’empare de cette matière ancienne pour la confronter à des motifs d’architectures contemporaines, d’espaces construits qui se mêlent à la végétation.
Le dessin devient un jeu d’équilibre entre rigueur et effacement. L’artiste alterne la précision du trait et la douceur de l’estompe, le plein et le vide, faisant émerger un espace de flottement où la pierre et le végétal, le bâti et le vivant, dialoguent. Les formes semblent à la fois se construire et se dissoudre, comme si la nature reprenait possession de l’architecture, ou inversement.
Ainsi, Pétrichor ne se contente pas de décrire un phénomène olfactif : il en transpose la symbolique. Le pétrichor, c’est la trace du passage, la mémoire d’une rencontre entre les règnes minéral, végétal, organique et atmosphérique. C’est aussi l’image d’un cycle, d’un retour, d’une permanence. Les dessins de Cyril Duret s’inscrivent dans cette respiration : ils témoignent d’une attention au temps, à la transformation des matières, à l’impermanence des formes.
Cyril Duret compose un univers où l’œil dérive avec lenteur, porté par une intuition profonde : celle que tout, dans le monde vivant, procède d’une même substance et d’une même mémoire.